Luxury branding on the internet : lost opportunity or impossibility ?

Référence :

Francesca Dall’Olmo Riley, Caroline Lacroix, (2003) « Luxury branding on the internet : lost opportunity or impossibility ? », dans Marketing Intelligence & Planning, 21/2, pp.96-104.

Idée / dominante :

Le texte montre les opportunités d’Internet pour les marques de luxe, et comment les saisir.

Résumé :

L’un des enjeux principaux pour une marque de luxe lors de la création de son site internet est de savoir si ce site va être pour elle avant tout un outil de communication ou alors également une réelle plateforme de vente.

Si le site internet est construit par un professionnel en accord avec les codes du luxe et ceux de la marque, alors la plateforme peut devenir un excellent moyen de porter l’identité de la marque : un site d’une telle qualité peut en effet partiellement immerger l’internaute dans une atmosphère propre à la marque comme il le serait dans un point de vente. Grâce à son site internet l’enseigne de luxe peut communiquer avec des consommateurs sans contact direct mais également proposer des promotions/réductions en ligne, offrir des cadeaux à distance (contenus téléchargeables gratuitement par exemple) et même établir une véritable relation grâce à des applications interactives. Du point de vue du consommateur, le site internet d’une marque de luxe a également une utilité principalement informative : il peut à distance chercher des renseignements ou des conseils à propos d’un produit et s’abonner à des newsletters pour se tenir au courant des actualités de la marque.

Le problème vient de la viabilité et de la légitimité du site internet au moment de l’achat. En effet, il est plus difficile pour une marque de luxe de faire vivre une expérience unique en accord avec son univers au consommateur sans contact direct, surtout dans certains secteurs tel que la mode où l’essayage fait partie intégrante de l’achat. Le même problème se pose du côté des consommateurs. En effet, d’après cet article, la recherche d’informations à propos des produits est la troisième attente des internautes quant aux sites des marques de luxe, alors que la possibilité d’achat n’arrive qu’en douzième position. Les raisons principales pour lesquelles certains consommateurs sont réticents à acheter des produits de luxe en ligne sont l’absence du plaisir du shopping et du contact sensoriel avec le point de vente mais aussi l’enjeu de la sécurité et le manque de conseils normalement apportés par la force de vente.

Notes d’intérêt pour la recherche en cours (hypothèses, concepts, modèles, contexte) :

Afin d’accroître la confiance des consommateurs et d’apporter une expérience d’achat en ligne de la même manière qu’en point de vente, les marques de luxe doivent miser sur la mise en place sur leurs sites de plateformes de plus en plus interactives. La relation marque/internaute doit être pareillement qualitative à la relation marque/client physique pour qu’internet ne soit pas qu’un outil de communication mais aussi de vente et surtout de  fidélisation.

FICHE : Gestion de la cohérence des récits des marques de luxe sur internet : étude sémiotique et analyse comparée des secteurs de la maroquinerie et de la joaillerie

Référence :

Nathalie Veg-Sala, Angy Geerts, (2011) « Gestion de la cohérence des récits des marques de luxe sur internet : étude sémiotique et analyse comparée des secteurs de la maroquinerie et de la joaillerie », dans Revue française du marketing, Novembre 2011, n°233, 5/6, pp. 5-26.

Idée / dominante :

Le texte montre que l’utilisation d’internet peut permettre aux marques de luxe de transmettre et même d’appuyer leur identité en utilisant correctement leur(s) plateforme(s).

Résumé :

La renommée d’une grande maison de luxe vient en partie de ses produits de haute qualité mais aussi et surtout de l’aura unique dégagée par son enseigne, et de sa capacité à communiquer son identité de manière cohérente dans les points de vente. La perception de cette identité fait appel à la sensorialité des consommateurs, plus difficile à toucher en ligne (moins de sens stimulés, aucun contact humain).

Les plateformes en ligne permettent aux marques de luxe de conquérir de nombreux nouveaux consommateurs (ceux éloignés des points de ventes ou intimidés par leur exclusivité) mais font face au risque de banaliser leur image sur un média de masse tel qu’Internet. Elles doivent donc respecter deux conditions pour assurer leur passage en ligne. D’abord construire une plateforme digitale exclusive, technologiquement sophistiquée et de très haute qualité visuelle (en créant en ligne un club privilège à accès limité par exemple). Ensuite tenir sur cette plateforme un discours cohérent avec celui tenu dans les points de vente et dans la presse pour imprégner le consommateur de l’identité de la marque même à distance.

Notes d’intérêt pour la recherche en cours (hypothèses, concepts, modèles, contexte) :

D’après ce texte, le poids des ventes en ligne dans le secteur du luxe est passé de 0.8% en 2005 à 4.7% en 2011 : les marques de luxes doivent profiter de cette opportunité en évitant la banalisation de leur image. Pour ce faire elles doivent reproduire leurs codes traditionnels en ligne (qualité visuelle, cohérence du récit, sentiment d’exclusivité du consommateur etc.), et s’efforcer de reproduire une expérience sensorielle même sur une plateforme digitale.

 

FICHE: Hedonic and Utilitarian Motivations for Online Retail Shopping Behavior

Référence : Terry L. Childers, Christopher L. Carr, Joann Peck, Stephen Carson (2001) “Hedonic and Utilitarian Motivations for Online Retail   Shopping Behavior”, Journal of Retailing, Vol. 77, pp. 511-535)

Idée dominante : Bien que la dimension instrumentale du site web explique bien les attitudes de consommation en ligne, la dimension immersive, hédoniste et ludique du média a au moins un rôle équivalent.

Résumé :

Le mécanisme d’achat engage à la fois les notions d’utilitarisme et d’hédonisme. Les e-commerces BtoC permettent une plus grande opportunité pour les entreprises de créer un environnement de shopping esthétiquement et cognitivement prospère. Ces environnements ne sont pas facilement copiables dans le monde non-électronique.

Cet article teste empiriquement les attitudes de consommation sur internet et aussi l’acceptation des technologies. Deux études sont menées et distinguent deux catégories : les nouveaux médias qui seraient davantage de dimension hédoniste et les medias traditionnels plus utilitaristes.

D’autre part, les auteurs ont remarqué l’importance de la navigation, la praticité et du degré de substituabilité de l’environnement électronique par rapport à l’essai en direct des produits, sur les attitudes de consommation. Les études montrent que les sites d’achat en ligne sont très utiles et faciles d’accès et c’est ce qui plait aux consommateurs, toutefois, on remarque aussi que le plaisir de naviguer, l’amusement que le consommateur en tire est tout aussi important. Ainsi, les résultats permettent de réfléchir à la création d’une webmosphère sur les boutiques en ligne grâce à des designs plus efficaces et plus interactifs.

Note d’intérêt :

Hirshman et Holbrook (1982) ont séparé les consommateurs en 2 catégories : les « problem solvers » (ceux qui résolvent les problèmes) et les consommateurs en recherche de fun, d’excitation, d’amusement, de stimulation sensorielle.

Selon l’étude, plus le site web est interactif plus il est créateur de plaisir dans l’achat. Et plus il va se substituer à l’essai personnel du produit en boutique.

  • Plus on créera un site interactif, plus les consommateurs du luxe retrouveront l’hédonisme d’un achat en boutique, le plaisir de vivre une expérience stimulante.
  • WEBMOSPHERE : Design, navigation, utilisation d’outils comme JAVA, images, vidéos, couleurs, humour, sons, musiques, jeux, animations, réseaux

Qu’est ce qui va physiquement sur le site (regroupement de marchandise, contenu visuel…) remplacer le physique hédonique de la boutique ?

Limites : L’étude s’est concentrée sur seulement trois catégories explicatives. Il en existe probablement de nombreuses autres comme par exemple la disponibilité des informations avant l’achat, la capacité aussi à acheter à plusieurs et ne plus en faire une expérience individuelle. Il faudrait aussi prendre en compte l’assistance personnelle au shopping.

Il faudrait aussi aller plus loin dans l’étude de ce qui fait d’une boutique un endroit sensoriel pur et comment le transmettre en pop-up, vidéos en streaming, couleurs, graphiques, texte…

Autres références :

Hirshmann E.C, Holbrook M.B (1982) « Hedonic Consumption : Emerging Concepts, Methods & Propositions », Journal of Marketing, Vol. 46, pp. 92-101