” Impacts des technologies de l’information sur la santé au travail : hypothèses et interprétations à partir d’une observation expérimentale”

Référence : Gomez, P., & Chevallet, R. (2011). Impacts des technologies de l’information sur la santé au travail : hypothèses et interprétations à partir d’une observation expérimentale. Revue française de gestion, 37, 214, 107-125.

Idée / dominante : Les technologies de l’information ont des impacts sur la santé au travail.

Résumé :

Cet article souligne le paradoxe actuel selon lequel les revendications sur la santé au travail se font de plus en plus nombreuses malgré l’usage croissant des technologies de l’information qui sont souvent considérées comme des « technologies douces » qui impliquent une exposition limitée aux risques sanitaires. Les auteurs émettent alors quatre hypothèses liées à ce paradoxe : la première questionne si le risque sanitaire direct de l’usage des technologies de l’information serait sous-estimé, la seconde si le risque sanitaire direct serait accru par l’intensification du travail, elle-même rendue possible par les technologies de l’information. La troisième concerne la modification de l’organisation du travail due aux technologies de l’information, qui pourrait accroître les risques sanitaires. Enfin, la dernière hypothèse concerne l’éventuelle perte d’autonomie et de sens du travail liée à l’usage des technologies de l’information. Les résultats de l’enquête menée vérifient la plupart de ces hypothèses : les auteurs en déduisent alors que les technologies de l’information permettent ou imposent l’accélération des processus de production, mais qu’au bout de ces processus de production ce sont toujours des hommes qui travaillent. C’est alors à eux qu’on demande d’absorber cette accélération des rythmes, d’où des risques sanitaires non négligeables.

Notes d’intérêt pour la recherche en cours (hypothèses, concepts, modèles, contextes) :

–          Hypothèse 2 : les TIC permettent ou imposent une intensification du travail.

–          Hypothèse 5 : Deux visions s’opposent : celle de l’augmentation de l’autonomie, des responsabilités et de la liberté d’organisation du travail grâce aux TIC ; et celle de la limitation des marges de manœuvre et de possibilités de négociation pour organiser le travail à cause des TIC  (perte de sens et de maîtrise du travail).

–          Hypothèse 6 : Paradoxe entre la vision des TIC comme « technologies douces » et augmentation des revendications liées à la santé au travail & l’intensification du travail et l’éventuelle perte de sens et de maîtrise du travail engendrées par les TIC entraînent des risques sanitaires (stress, troubles musculo-squelettiques, etc).