FICHE 3 – Bonheur et travail : oxymore ou piste de management stratégique de l’entreprise ?

Feuvrier, député. (2012). Bonheur et travail : oxymore ou piste de management stratégique de l’entreprise ? Revue Gestion et Avenir , 68, 164-182.

Lien :  https://research-ebsco-com.devinci.idm.oclc.org/c/ry7y5r/search/details/yiqkzr4dif/details?isDashboardExpanded=true&q=responsabilit%C3%A9+sociale+des+entreprises+et+performance

Mots clés

Bonheur, travail, psychologie positive, gestion des ressources humaines (GRH), compétences sociales, performance.

Synthèse

Introduction

Cet article explore les liens entre bonheur et travail en confrontant les attentes sociétales de bonheur, les avancées scientifiques, et les pratiques en gestion des ressources humaines (GRH). Il propose de voir le bonheur comme un levier stratégique permettant de concilier responsabilité sociale des entreprises et performance économique, à travers un changement de paradigme vers une GRH centrée sur le bien-être.

Développement

  1. Perspectives historiques et sociétales :
    • Historiquement, le bonheur a souvent été perçu comme incompatible avec le travail (Baudelot et Gollac, 2002). L’évolution des attentes sociétales et les recherches sur le bien-être (rapport Sen-Stiglitz, 2010) place le bonheur au centre des débats économiques et sociaux. Le taylorisme a montré ses limites, et une revalorisation des relations humaines est apparue. Pourtant, le stress et les risques psychosociaux ont émergé, mettant en lumière l’importance des nouvelles approches.
  2. Psychologie positive et bonheur au travail :
    • La psychologie positive étudie les processus qui déterminent l’épanouissement des individus et des organisations (Seligman, 2002). Elle repose sur trois dimensions clés : plaisir, engagement (flow) et sens. Le concept de « flow » (Csikszentmihalyi, 1990) souligne l’importance d’un équilibre entre défis et compétences pour atteindre une expérience optimale, améliorant ainsi la motivation induite des employés. Cela met en évidence que le bonheur professionnel peut être activement cultivé.
  3. Compétences sociales comme levier de bonheur :
    • Les compétences sociales, telles que définies par Zarifian (1999) et Segal (2005), englobent des capacités relationnelles et émotionnelles essentielles pour renforcer les relations interpersonnelles et l’épanouissement au travail. Elles incluent la maîtrise émotionnelle, l’adaptation et la responsabilité. Ces compétences révèlent une meilleure cohésion organisationnelle et un engagement accumulé des salariés. L’article insiste sur leur rôle dans le développement d’une culture organisationnelle orientée vers le bien-être.
  4. Enquête qualitative sur le terrain :
    • Une étude exploratoire menée auprès de six cabinets de formation révèle que, bien que les notions de bien-être et de bonheur soient intégrées dans certaines pratiques, elles restent marginales. Les freins incluent des croyances culturelles, une vision limitée de la GRH et une faible reconnaissance institutionnelle des formations liées au bonheur. Cependant, les cabinets mettent en avant des approches innovantes, telles que la prise de conscience de soi, pour favoriser l’épanouissement et la performance.

Conclusion

L’article conclut que le bonheur peut devenir un levier pour les entreprises, en renforçant à la fois le capital humain et la performance économique. Cela nécessite un changement de paradigme dans la gestion des ressources humaines, avec une intégration plus forte des compétences sociales et des dimensions de bien-être dans les pratiques managériales.

Intégration dans la revue de la littérature

Feuvrier propose d’envisager le bonheur au travail comme un levier stratégique combinant responsabilité sociale et performance économique. En lien avec mon sujet, cet article fournit une base pour intégrer des politiques de bien-être et de gestion des compétences sociales comme catalyseurs de performance commerciale. Dans le secteur de la location longue durée, le bonheur au travail pourrait être utilisé comme outil pour améliorer l’engagement des employés, réduisant ainsi le turnover et augmentant la satisfaction client, deux éléments critiques pour maintenir une croissance durable.

Bibliographie citée

  • Baudelot, C. et Gollac, M. (2002). Travailler pour être heureux ? Fayard.
  • Csikszentmihalyi, M. (1990). Flow : la psychologie de l’expérience optimale . Harper & Row.
  • Segal, E. (2005). Les compétences relationnelles en question. Les cahiers d’Évry .
  • Seligman, député européen (2002). Le bonheur authentique . Presse libre.
  • Zarifian, P. (1999). Objectif Compétence . Éditions Liaisons Sociales.