Scarcity tactics in marketing: A meta-analysis of product scarcity effects on consumer purchase intentions

Mots-clés : Scarcity tactics – Consumer purchase intentions – Meta-analysis – Demand-based scarcity – Supply-based scarcity – Time-based scarcity – Commodity theory – Product characteristics – Consumer behavior

Introduction

L’article de Barton, Zlatevska et Oppewal, publié dans le Journal of Retailing (2022), examine l’impact des tactiques de rareté sur les intentions d’achat des consommateurs à travers une méta-analyse. Les auteurs explorent comment différents types de rareté (basée sur la demande, l’offre ou le temps) influencent le comportement des consommateurs, en tenant compte des caractéristiques des produits et des contextes de consommation. En s’appuyant sur la théorie des commodités de Brock (1968), cet article met à jour et étend les travaux précédents, notamment la méta-analyse de Lynn (1991), en analysant 416 tailles d’effet issues de 131 études. L’objectif est de quantifier l’effet des signaux de rareté et d’identifier les modérateurs qui influencent leur efficacité, offrant ainsi des implications pratiques pour les détaillants.

Développement

L’article commence par définir les trois principales sources de rareté dans le marketing :

  1. Rareté basée sur la demande : Résulte d’une demande excédentaire par rapport à l’offre, signalant la popularité et la qualité du produit, ce qui peut entraîner des effets de « bandwagon » (comportement de suivi de la foule).
  2. Rareté basée sur l’offre : Découle de restrictions imposées par le fournisseur, comme des éditions limitées, renforçant l’exclusivité et le statut du produit, souvent expliquée par la théorie de l’unicité.
  3. Rareté basée sur le temps : Implique des restrictions temporelles, comme des offres à durée limitée, créant un sentiment d’urgence pour éviter le regret de manquer une opportunité.

La méta-analyse examine comment ces sources de rareté affectent les intentions d’achat en fonction de plusieurs modérateurs :

  • Type de produit : Les expériences (par exemple, billets de concert) sont plus sensibles aux signaux de rareté basée sur l’offre et le temps, tandis que les biens matériels (comme les vêtements) réagissent davantage à la rareté basée sur la demande.
  • Nature hédonique ou utilitaire : Les produits hédoniques (recherchant le plaisir) bénéficient davantage de la rareté basée sur l’offre, tandis que les produits utilitaires (fonctionnels) sont plus influencés par la rareté basée sur la demande.
  • Niveau d’implication : Les produits à faible implication favorisent les signaux de rareté basée sur la demande, tandis que les produits à forte implication sont plus sensibles à la rareté basée sur l’offre.
  • Source du message : Les publicités sont plus efficaces pour communiquer la rareté basée sur l’offre, tandis que les présentations physiques (comme des rayons vides) renforcent l’effet de la rareté basée sur la demande.
  • Familiarité avec la marque : Les marques peu connues bénéficient davantage de la rareté basée sur la demande, tandis que les marques familières tirent parti des signaux de rareté basée sur l’offre ou le temps.
  • Visibilité du produit : Les produits consommés de manière visible (par exemple, vêtements de luxe) sont plus influencés par la rareté basée sur l’offre, tandis que les produits à faible visibilité réagissent mieux à la rareté basée sur la demande ou le temps.

Les résultats de la méta-analyse montrent que les signaux de rareté ont un effet positif et robuste sur les intentions d’achat (taille d’effet moyenne δ = 0,31 pour les intentions d’achat). Les effets varient selon les modérateurs, confirmant les hypothèses selon lesquelles les caractéristiques des produits et des consommateurs influencent l’efficacité des différentes sources de rareté.

Conclusion

Cette méta-analyse met en lumière l’efficacité des tactiques de rareté dans le marketing et souligne l’importance de choisir la bonne stratégie de rareté en fonction du type de produit, du contexte de consommation et des caractéristiques des consommateurs. Les détaillants doivent adapter leurs approches : par exemple, utiliser des signaux de rareté basée sur l’offre pour les produits hédoniques ou à forte visibilité, et des signaux basés sur la demande pour les produits utilitaires ou à faible implication. L’étude identifie également des lacunes, comme le manque de recherche sur les effets de la rareté basée sur le temps sur la perception de popularité et d’exclusivité, et recommande des études futures sur les différences entre les générations et les canaux de vente en ligne/hors ligne. Ce travail fournit des recommandations pratiques pour optimiser les campagnes marketing et enrichit la compréhension théorique des effets de la rareté.


Références bibliographiques

  • Barton, B., Zlatevska, N., & Oppewal, H. (2022). Scarcity tactics in marketing: A meta-analysis of product scarcity effects on consumer purchase intentions. Journal of Retailing, 98(4), 741-758. doi:10.1016/j.jretai.2022.06.003
  • Brock, T. C. (1968). Implications of commodity theory for value change. In Psychological Foundations of Attitudes (pp. 243-275). London: Elsevier.
  • Lynn, M. (1991). Scarcity effects on value: A quantitative review of the commodity theory literature. Psychology & Marketing, 8(1), 43-57.
  • Shi, X., Li, F., & Chumnumpan, P. (2020). Scarcity in today’s consumer markets: A systematic review and research agenda. European Journal of Marketing, 54(8), 1913-1942.

The role of demand-based scarcity appeals in promoting cultured meat

Mots-clés : cultured meat – demand-based scarcity – supply-based scarcity – perceived risk – naturalness – social proof – consumer acceptance

Introduction

L’article intitulé The role of demand-based scarcity appeals in promoting cultured meat par Arango, Chaudhury et Septianto, publié en 2023 dans Psychology & Marketing, explore comment les stratégies de communication marketing, en particulier les appels à la rareté, peuvent influencer l’acceptation des consommateurs pour la viande cultivée (cultured meat). Face à une population mondiale croissante, prévue pour atteindre 10 milliards d’ici 2050, et aux défis environnementaux liés à la production de viande conventionnelle, la viande cultivée représente une alternative prometteuse. Cependant, les perceptions de risque (perceived risk) et d’innaturalité (naturalness) freinent son adoption. Cet article propose que les appels à la rareté basés sur la demande (demand-based scarcity) sont plus efficaces que ceux basés sur l’offre (supply-based scarcity) pour promouvoir ce produit, en réduisant les perceptions de risque grâce au mécanisme psychologique de la preuve sociale (social proof).

Développement

L’article s’appuie sur trois études expérimentales pour tester l’efficacité des appels à la rareté dans la promotion de la viande cultivée. Dans la première étude, les chercheurs démontrent que les appels à la rareté basés sur la demande (par exemple, “best-seller”) augmentent la volonté des consommateurs d’essayer la viande cultivée par rapport aux appels basés sur l’offre (par exemple, “édition limitée”) ou à l’absence d’appel à la rareté. Cet effet est médié par une réduction des perceived risk (risques perçus), car les appels à la rareté basés sur la demande agissent comme une norme sociale descriptive (social proof), suggérant que le produit est populaire et donc sûr. La deuxième étude introduit la naturalness (perception de naturalité) comme modérateur, montrant que les appels à la rareté basés sur la demande sont particulièrement efficaces lorsque les consommateurs perçoivent la viande cultivée comme non naturelle, car ils réduisent l’incertitude associée. La troisième étude renforce ces résultats en utilisant des stimuli différents et en explorant les dimensions multiples du risque perçu (physique, psychologique, social), confirmant que les appels à la rareté basés sur la demande réduisent principalement les risques physiques et psychologiques. Les résultats soulignent que les appels à la rareté basés sur la demande exploitent la social proof pour rassurer les consommateurs, contrairement aux appels basés sur l’offre qui mettent l’accent sur l’exclusivité. Les auteurs contribuent ainsi à la littérature sur l’acceptation des aliments novateurs (consumer acceptance), les normes sociales, et les stratégies publicitaires, tout en offrant des recommandations pratiques pour les marketeurs.

Conclusion

En conclusion, l’article met en évidence l’efficacité des appels à la rareté basés sur la demande pour promouvoir la viande cultivée en réduisant les perceived risk grâce à la social proof. Cette stratégie est particulièrement pertinente pour les consommateurs qui perçoivent la viande cultivée comme non naturelle (naturalness), offrant ainsi une approche marketing simple et efficace pour surmonter les barrières à l’adoption. Les résultats sont limités par l’utilisation d’un échantillon américain et de mesures d’intention plutôt que de comportements réels, suggérant des pistes pour des recherches futures dans des contextes culturels variés et des environnements plus écologiques. Ces découvertes offrent des perspectives précieuses pour les gestionnaires cherchant à commercialiser la viande cultivée, un produit clé pour répondre aux défis de la sécurité alimentaire et de la durabilité.

Références bibliographiques

Arango, L., Chaudhury, S. H., & Septianto, F. (2023). The role of demand-based scarcity appeals in promoting cultured meat. Psychology & Marketing, 40, 1501-1520. https://doi.org/10.1002/mar.21821

Bryant, C., & Barnett, J. (2020). Consumer acceptance of cultured meat: An updated review (2018-2020). Applied Sciences, 10(15), 5201.

Cialdini, R. B. (2021). Influence, new and expanded: The psychology of persuasion. Harper Business.

Das, G., Spence, M. T., & Agarwal, J. (2018). Scarcity appeals in advertising: The role of expectation and source credibility. Journal of Advertising, 47(3), 256-267.

Gierl, H., & Huettl, V. (2010). Are scarce products always more attractive? The interaction of different types of scarcity signals with products’ suitability for conspicuous consumption. International Journal of Research in Marketing, 27(3), 225-235.

Pakseresht, A., Ahmadi Kaliji, S., & Canavari, M. (2022). Review of factors affecting consumer acceptance of cultured meat. Appetite, 170, 105829.

Siegrist, M., & Sütterlin, B. (2017). Importance of perceived naturalness for acceptance of food additives and cultured meat. Appetite, 113, 320-326.

On the strategic use of product scarcity in marketing

Mots-clés

Rareté des produits – Rareté basée sur la demande – Rareté basée sur l’offre – Création de valeur – Mécanisme d’allocation – Exclusivité – Fidélité à la marque – Marketing stratégique

 

Introduction

L’article de Rebecca W. Hamilton et A. R. Shaheen Hosany, publié en 2023 dans le Journal of the Academy of Marketing Science, explore l’utilisation stratégique de la rareté des produits en marketing. La rareté, qu’elle soit motivée par la demande ou l’offre, est une tactique courante pour influencer les comportements des consommateurs. Les auteurs proposent un cadre d’analyse distinguant la rareté basée sur la demande (demand-driven) et l’offre (supply-driven), ainsi que son caractère stratégique ou non stratégique. Ce résumé met en lumière les principaux enseignements de l’article, en examinant comment la rareté peut créer de la valeur pour les consommateurs et les entreprises, tout en identifiant les conditions de son efficacité à long terme.

Développement

L’article commence par définir la rareté des produits, qui peut résulter d’une forte demande (par exemple, lors de lancements de produits ou de phénomènes de mode) ou d’une offre limitée (par des restrictions délibérées ou des problèmes de chaîne d’approvisionnement). Les auteurs proposent un cadre basé sur deux dimensions : la rareté basée sur la demande ou l’offre, et son caractère stratégique (planifié par l’entreprise) ou non stratégique (causé par des facteurs externes). Ce cadre génère trois idées clés.

  1. Différences selon les segments de consommateurs : La valeur de la rareté est co-créée par les entreprises et les consommateurs, et son efficacité varie selon les segments de clientèle. Par exemple, Nike utilise la rareté pour cibler les « sneakerheads » avec des éditions limitées, renforçant leur fidélité à la marque grâce à l’exclusivité (Chae et al., 2020). En revanche, pour les consommateurs moins impliqués, comme les coureurs utilisant l’application Nike Run Club, la rareté peut réduire les ventes, car ces clients préfèrent la disponibilité (Elberse et al., 2019).
  2. Synergie entre rareté basée sur la demande et l’offre : La rareté est plus efficace à long terme lorsqu’elle est stratégiquement utilisée à la fois sur la demande et l’offre. Par exemple, De Beers a restreint l’offre de diamants tout en stimulant la demande avec la campagne « A Diamond is Forever », créant une perception durable de rareté et d’exclusivité (Bergenstock & Maskulka, 2001). De même, Nike combine des lancements limités avec des campagnes marketing engageantes via son application SNKRS, augmentant l’enthousiasme et la fidélité des consommateurs (Ringen, 2018).
  3. Rôle des mécanismes d’allocation : Les mécanismes utilisés pour gérer la rareté, comme les prix élevés, les files d’attente, la gamification ou les restrictions de quantité, influencent les réactions des consommateurs. Par exemple, Nike utilise la gamification via l’application SNKRS pour attribuer des éditions limitées, tandis qu’Apple mise sur les files d’attente pour ses lancements de produits (Elberse et al., 2019 ; Steig, 2020). En cas de rareté non stratégique, comme lors de la pandémie de Covid-19, les restrictions de quantité pour les produits essentiels (par exemple, le papier toilette) ont maintenu la fidélité des clients, contrairement aux hausses de prix qui ont suscité des accusations d’abus (Hamilton, 2020).

L’article souligne également les coûts de la rareté, tant pour les consommateurs (temps, argent, frustration) que pour les entreprises (perte de fidélité, substitution par des concurrents). Les auteurs notent que la rareté est plus efficace pour les produits de luxe ou à forte visibilité (comme les diamants ou les baskets Nike) que pour les produits utilitaires. Enfin, ils soulignent l’importance de la perception d’équité des mécanismes d’allocation pour maintenir la confiance des consommateurs.

Conclusion

En conclusion, l’article met en évidence que l’utilisation stratégique de la rareté peut être un levier puissant pour créer de la valeur, mais son efficacité dépend de la compréhension des segments de consommateurs, de la synergie entre les stratégies de demande et d’offre, et du choix des mécanismes d’allocation. Les exemples de Nike, De Beers et Apple illustrent comment une gestion habile de la rareté renforce l’exclusivité et la fidélité, tandis que des cas comme la pénurie de produits essentiels pendant la Covid-19 montrent les limites de la rareté non stratégique. Les auteurs appellent à des recherches futures pour explorer les caractéristiques des segments de consommateurs, les contextes culturels et les mécanismes d’allocation équitables. Comme le soulignent Hamilton et Hosany, « the allocation mechanisms used to match demand and supply in response to product scarcity play a critical role in shaping consumer responses » (Hamilton & Hosany, 2023, p. 1203), soulignant l’importance de l’équité et de la stratégie dans l’utilisation de la rareté.

Références bibliographiques

  • Barton, B., Zlatevska, N., & Oppewal, H. (2022). Scarcity tactics in marketing: A meta-analysis of product scarcity effects on consumer purchase intentions. Journal of Retailing, 98(4), 741-758.
  • Bergenstock, D. J., & Maskulka, J. M. (2001). The De Beers diamond story: Are diamonds forever? Business Horizons, 44(3), 37-44.
  • Biraglia, A., Usrey, B., & Ulqinaku, A. (2021). The downside of scarcity: Scarcity appeals can trigger consumer anger and brand switching intentions. Psychology & Marketing, 38(8), 1314-1322.
  • Chae, H., Kim, S., Lee, J., & Park, K. (2020). Impact of product characteristics of limited-edition shoes on perceived value, brand trust, and purchase intention. Journal of Business Research, 120, 398-406.
  • Elberse, A., et al. (2019). [Référence citée dans l’article, détails incomplets dans le texte fourni].
  • Gupta, S., & Gentry, J. W. (2019). The role of scarcity in consumer behavior. [Référence citée dans l’article, détails incomplets].
  • Hamilton, R. W., & Hosany, A. R. S. (2023). On the strategic use of product scarcity in marketing. Journal of the Academy of Marketing Science, 51, 1203-1213.
  • Ringen, J. (2018). Nike has a new digital playbook—and it starts with sneakerheads. Fast Company, May, 21-24.
  • Steig, C. (2020). The psychology behind a new iPhone release—and why it’s so hard to resist. CNBC Make It. Disponible sur : https://www.cnbc.com/2020/12/08/the-psychology-of-new-iphone-releases-apple-marketing.html

Harnessing the Influence of Social Proof in Online Shopping: The Effect of Electronic Word of Mouth on Sales of Digital Microproducts

Introduction

L’article de Naveen Amblee et Tung Bui explore l’impact du bouche-à-oreille électronique (eWOM) sur les ventes de microproduits numériques, en se concentrant sur les Amazon Shorts, des e-books courts vendus à 0,49 $ sur Amazon.com. Publié en décembre 2011, il s’inscrit dans le contexte de l’émergence du commerce social, où les technologies Web 2.0, comme les avis et les notations en ligne, renforcent les interactions entre consommateurs partageant des intérêts communs. Les auteurs s’appuient sur le concept de « preuve sociale » (social proof), selon lequel les individus se fient aux expériences partagées pour guider leurs décisions d’achat. En étudiant un marché où le prix est bas et fixe, ils minimisent son influence pour mettre en lumière le rôle de l’eWOM comme signal de réputation. Leur recherche prolonge les travaux sur les biens d’expérience (Nelson, 1970) et les systèmes de réputation en ligne (Dellarocas, 2003), en élargissant l’analyse de l’eWOM à la réputation du produit, de la marque (l’auteur) et des biens complémentaires.

Problématique

La problématique centrale est de comprendre comment l’eWOM, en tant que forme de preuve sociale, influence les ventes de microproduits numériques dans un contexte où le prix joue un rôle marginal. Les auteurs cherchent à répondre à plusieurs questions : dans quelle mesure les avis en ligne (valence et volume) affectent-ils les ventes ? Comment la réputation de la marque (via l’auteur) et celle des biens complémentaires (autres livres similaires) complètent-elles ou substituent-elles l’eWOM sur le produit lui-même ?

Méthodologie

L’étude repose sur une analyse empirique longitudinale des Amazon Shorts sur une période de 56 semaines, débutant avec les 133 premiers Shorts disponibles en février 2007. Les données, collectées quotidiennement, incluent le classement des ventes (sales rank, proxy inversement lié aux ventes), les notations moyennes des clients (1 à 5 étoiles), le volume d’avis, les notations des auteurs (basées sur leurs autres œuvres) et les notations des produits similaires (SP rating). Trois hypothèses principales sont testées : (1) l’eWOM sur le produit (valence et volume) est positivement corrélé aux ventes ; (2) la réputation de la marque (auteur) influence les ventes, surtout en l’absence d’avis sur le produit ; (3) la réputation des biens complémentaires affecte également les ventes.

Résultats

L’étude montre que le bouche-à-oreille électronique (eWOM) influence les ventes des Amazon Shorts, mais avec des nuances selon les aspects analysés. Concernant l’eWOM sur le produit lui-même, la valence (c’est-à-dire la note moyenne des avis) n’a pas d’impact significatif sur les ventes, probablement en raison d’une uniformité dans les évaluations. En revanche, la simple présence d’avis et leur volume augmentent clairement les ventes, les produits commentés se vendant mieux que ceux sans avis.

Pour la réputation de la marque, représentée par la notation des auteurs, un effet positif sur les ventes est observé. Cet effet est particulièrement marqué lorsque le produit n’a pas d’avis, suggérant que les consommateurs se tournent vers la réputation de l’auteur en l’absence d’informations directes sur le produit. Quand des avis existent, l’influence de la réputation de l’auteur diminue, les consommateurs semblant privilégier les commentaires spécifiques au produit.

Conclusion

L’étude démontre que l’eWOM est un puissant signal de réputation influençant les ventes de microproduits numériques, particulièrement via le volume d’avis, la réputation de l’auteur et celle des biens complémentaires. Elle souligne l’importance du commerce social pour les e-commerçants, qui devraient encourager les avis, améliorer les systèmes de notation et mettre en avant les réputations de marque et de produits similaires.

Marketing et influence : à la recherche d’une légitimité perdue

Introduction:

L’éditorial explore la relation complexe entre le marketing et l’influence, en soulignant les dilemmes éthiques et les questions de légitimité qui émergent dans un contexte de transformation numérique et sociétale. Les auteurs s’interrogent sur deux aspects fondamentaux : la légitimité des sources d’influence (qui a le droit d’influencer et pourquoi ?) et les modalités de cette influence (persuasion ou manipulation ?).

Problématique

La problématique qui émerge du texte peut être formulée ainsi : Comment le marketing, en tant que pratique d’influence, peut-il concilier efficacité économique, légitimité sociale et éthique dans un monde en mutation, où ses stratégies oscillent entre persuasion légitime et manipulation contestable ? Cette question se déploie en deux sous-problèmes :

  1. Qui a le droit d’influencer et sur quelle base ? Les auteurs interrogent la légitimité des sources (entreprises, institutions, influenceurs), en s’appuyant sur des cadres comme la légalité, la tradition ou le charisme, et en notant que cette légitimité évolue avec les attentes sociétales.
  2. Comment l’influence est-elle exercée sans franchir les limites éthiques ? Ils explorent la frontière ténue entre persuasion (acceptable) et manipulation (problématique), surtout lorsque les outils numériques amplifient les asymétries d’information ou exploitent les vulnérabilités humaines. Cette problématique reflète un défi plus large : réconcilier les impératifs économiques du marketing avec des valeurs morales et écologiques de plus en plus prégnantes.

Méthodologie

Bien que l’éditorial ne soit pas une étude empirique, sa méthodologie repose sur une approche théorique et réflexive, typique d’un texte introductif académique. Les auteurs adoptent une démarche qualitative et conceptuelle :

  • Revue de littérature : Ils mobilisent des références clés comme Weber (1919) pour la légitimité, Sher (2011) pour la manipulation, ou Hunt et Vitell (1986) pour l’éthique en marketing, créant un cadre théorique robuste.
  • Analyse critique : Ils examinent les concepts d’influence, de légitimité et d’éthique à travers une grille multidimensionnelle (pragmatique, cognitive, morale), inspirée de Suchman (1995).
  • Illustration par des exemples : Des cas pratiques (nudges, marketing digital, réseaux sociaux) sont évoqués pour ancrer la réflexion dans la réalité contemporaine.
  • Synthèse des articles du numéro : La seconde partie résume six études, servant d’exemples concrets pour appuyer les idées générales. Cette méthodologie, bien que non expérimentale, permet une exploration approfondie et nuancée des enjeux, visant à stimuler le débat plutôt qu’à trancher.

Résultats

Les résultats de cette réflexion ne sont pas des données chiffrées, mais des constats et des perspectives :

  1. Une légitimité en crise : Le marketing tire sa légitimité de son efficacité (pragmatique) et de son inevitabilité dans un monde concurrentiel (cognitive), mais cette légitimité est fragilisée par des doutes moraux, notamment quand il cause des dommages (santé, environnement) ou cible des publics vulnérables.
  2. Une frontière floue entre persuasion et manipulation : Les stratégies d’influence ne sont pas intrinsèquement problématiques, mais elles le deviennent par leur intention (tromperie, exploitation) ou leurs conséquences (addiction, défiance). Les outils numériques, comme les nudges ou le tracking, amplifient ce risque.
  3. Un conflit valeurs/efficacité : Les auteurs montrent que les objectifs économiques (vendre, engager) peuvent entrer en contradiction avec des impératifs sociétaux (sobriété, équité), créant un dilemme pour les marketeurs. Par exemple, une campagne high-tech efficace peut nuire à l’environnement, tandis qu’une approche low-tech serait plus responsable mais moins rentable.

Conclusion

L’éditorial ne propose pas de solution définitive, mais conclut sur l’importance d’un esprit critique face aux pratiques d’influence. Le marketing, indissociable de l’économie moderne, doit évoluer pour répondre aux attentes d’un monde en quête de sens et de responsabilité. Les auteurs appellent à un équilibre difficile entre conformité légale, raison économique et morale sociétale, un chemin semé d’embûches mais nécessaire.