Chouk I et Mani Z. (2016), Les objets connectés peuvent-ils susciter une résistance de la part des consommateurs ? Une étude netnographique, Décisions Marketing, 84, 19-41.

Mots clés :

Consommateurs, objets connectés, netnographie, résistance

Résumé :

Cet article décrit la résistance de certains consommateurs face aux objets connectés. Il y’a trois types de facteurs de résistances d’après une étude netnographique (network et ethnographie) : facteurs liés au système, facteurs liés aux objets connectés, facteurs liés aux consommateurs.

Développement :

Le champ lexical de la résistance est très souvent utilisé dans cet article et particulièrement le mot résistance : « résistance de la part des consommateurs » « résistance aux objets connectés » « résistance à l’innovation » « cyber-résistance » (Chouk I et Mani Z, 2016 p.1,2,3,4,5). Les auteurs de cet article ont décidé de démontrer que les objets connectés n’étaient pas acceptés par certains consommateurs comme le montre la problématique : « quels sont les facteurs de résistance aux objets connectés ? Quelles sont les formes d’expression de cette résistance sur ce média ? » (Chouk I et Mani Z, 2016 p.4)

Une étude netnographique a été réalisée pour répondre à ces deux questions. Tout d’abord qu’est-ce que la netnographie ? D’après la définition de l’article : « la netnographie est une forme d’ethnographie appliquée au contexte virtuel. Elle permet d’analyser des échanges communicationnels et des interactions sociales et culturelles dans le cadre d’une communauté virtuelle et in fine de leur donner un sens. » (Chouk I et Mani Z, 2016 p.11) Cette étude a donc permis d’analyser ce que disent les consommateurs sur internet (les réseaux sociaux notamment) par rapport aux objets connectés, en effet les individus ont tendance à s’exprimer plus facilement sur les réseaux que lors d’un entretien en face à face.

Plusieurs tableaux ont été réalisés lors de cette étude, le premier tableau correspond aux « Caractéristiques des objets connectés et sources de résistances » (Chouk I et Mani Z, 2016 p.9) avec le descriptif des objets connectés concernant l’intelligence, la connectivité et l’ubiquité (capacité d’être présent dans plusieurs lieux à la fois), à ces descriptifs sont ajoutés les sources potentielles de résistance. Le deuxième tableau correspond aux « principaux risques liés à l’utilisation des objets connectés » (Chouk I et Mani Z, 2016 p.10), il est composé des différents risques : « risque de sécurité, risque de violation de la vie privée, risque de performance, risque psychologique, risque physique et risque financier » (Chouk I et Mani Z, 2016 p.10) suivi de la description de ses risques. Ensuite, le tableau numéro trois correspond aux : « communautés étudiées, avec les communautés, leur présentation, le total des membres, le sujet étudié, le total des participants et le total des messages. » (Chouk I et Mani Z, 2016 p.11). Enfin, le tableau numéro quatre correspond aux « facteurs et formes de résistance aux objets connectés, avec les rubriques, les thèmes, les sous-thèmes, les exemples d’objets connectés cités, le nombre d’étiquettes thématiques et les pourcentages par thème. » (Chouk I et Mani Z, 2016, p.22).

Les facteurs de résistance aux objets connectés : D’après l’étude netnographique qui a été réalisée, les facteurs de résistance aux objets connectés sont nombreux pour les consommateurs. Voici certains exemples, tout d’abord, un problème lié à l’intimité des personnes revient souvent : « le risque de surveillance des consommateurs : les internautes évoquent les capacités techniques de ces objets à connaître, à suivre et à enregistrer leurs déplacements, les détails de leurs activités quotidiennes et les données de leur vie privée. » (Chouk I et Mani Z, 2016 p.13). Dans un second temps, une question de liberté est remise en cause : « la privation de liberté causée par le système : des internautes rejettent les objets connectés dont certains commencent à devenir petit à petit comme un choix par défaut imposé par le système (les entreprises, l’Etat, la société…). Un internaute pense « qu’aujourd’hui, certains de ces appareils (objets connectés) commencent déjà à nous être imposés de fait, soit parce qu’on nous les fournit par défaut en ne proposant par ailleurs que des choix moins accessibles, plus chers, ou moins pratiques, soit parce qu’ils nous sont prescrits autoritairement et sans alternative. » » (Chouk I et Mani Z, 2016 p.14). Enfin, un problème de sécurité, en effet « les internautes craignent la divulgation, le vol ou l’utilisation frauduleuse de données sensibles ou encore la prise de contrôle de ces objets par des tiers non autorisés. » (Chouk I et Mani Z, 2016 p.14)

Références bibliographiques :

  • Berton P. (2002), Discours d’accompagnement, in G. Bertrand (dir), Les nouvelles technologies : quels usages, quels usagers ? Dossiers de l’audiovisuel, 103, Paris, INA, 6-9.
  • Chalamon I., Chouk I et Guiot D (2012), La cyber-résistance du consommateur : Quels enjeux pour les entreprises ? Décisons Marketing, 68,83-88.
  • Chang Y.P., Dong X.B., Sun W. (2014), Influence of characteristic of the Internet of Things on consumer purchase intention, Social Behavior and Personality, 42, 2,321-330.
  • EMC (2014), The digital universe of opportunities : rich data and the increasing value of the Internet of Things, disponible en ligne : https://www.emc.com/collateral/analyst-reports/idc-digital-universe-2014.pdf
  • Hoffman D.L. et Novak T.P. (2015), Emergent experience and the connected consumer in the smarthome assemblage and the internet of things. Center for the ConnectedConsumer, George Washington University school of Business, disponible en ligne http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2648786