Montpellier Research in Management
Mots clés :
Objets connectés, IOT, valeur perçue
Résumé :
Cet article nous présente la théorie de l’agencement selon les philosophes : Gilles Deleuze et Félix Guattari, appliqué à la valeur des objets connectés. La théorie de l’agencement est un ensemble de concepts qui répondent à des problématiques données. Le plan de l’article est le suivant : dans un premier temps, il décrit les fondements théoriques de la théorie de l’agencement, dans un second temps, l’application de cette théorie en marketing et marketing digital, enfin, sa pertinence d’un point de vue théorique.
Développement :
D’où vient la théorie de l’agencement ? Elle a été mise en place par deux philosophes : Deleuze et Gattari en 1980, on remarque que ce terme possède une multitude de définitions différentes : « pour Deleuze un agencement est une multiplicité qui comporte divers thermes hétérogènes et qui établit des relations ou relations entre ces derniers. » « Chaque agencement est une partie d’un agencement plus large. » « Un agencement est formé de plusieurs composantes qui interagissent entre elles pour créer quelque chose d’inexistant initialement. » (Pauline Folcher, Sarah Mussol, 2018, p.2). Comment cette théorie s’applique-t-elle à la notion d’objets connectés ? D’après l’article : « ces explications conceptuelles rendent alors évidentes l’analogie possible entre cette théorie de l’agencement, à l’origine philosophique et les objets connectés. En effet, l’internet des objets permet grâce à des techniques de mise en réseau, aux objets connectés d’interagir entre eux afin de réaliser un agencement donnant lieu à la structure d’un espace de possibilité. » (Pauline Folcher, Sarah Mussol, 2018, p.2), ce n’est pas tout d’après le philosophe Delanda : « les objets connectés entrent également en relation avec des entités munies de caractéristiques physiques différentes comme des plantes (les pots de fleurs connectés), d’autres objets (le smartphone, l’alarme et les portes d’une maison), des animaux et plus largement avec l’humain. » (Pauline Folcher, Sarah Mussol, 2018, p.2). Les objets connectés ont la particularité de pouvoir se connecter entre eux mais également avec tous types d’objets et c’est ce qui les rends si attractifs.
Ci-dessous un exemple d’agencement qui relie : l’Humain, le podomètre, l’application et le smartphone. Ce schéma nous permet de bien comprendre comment se présente la théorie de l’agencement entre plusieurs acteurs.

La théorie de l’agencement pour les objets connectés n’empêche pas les freins à la consommation. En effet, les freins à la consommation sont divers : « des freins tout d’abord psychologiques, comme la peur du piratage, la perte de contrôle sur les données récoltées, l’intrusion dans la vie privée, ou encore la dépendance. » (Pauline Folcher, Sarah Mussol, 2018, p.6). Il existe également d’autres freins à la consommation comme le prix des objets connectés, la complexité de certains d’entre eux, le manque de garantie au niveau de la sécurité. La théorie de l’agencement a un impact sur les valeurs perçues des objets connectés. Le schéma suivant nous démontre cet impact sur les valeurs perçues par les consommateurs.

Références bibliographiques :
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