L’interaction lieu-objet comme conceptualisation de l’expérience vécue : test d’un modèle intégrateur

Mencarelli, R. (2008). L’interaction lieu-objet comme conceptualisation de l’expérience vécue : test d’un modèle intégrateur. Recherche et Applications en Marketing, 23(3), 51-75.

Mots-clés : Expérience de consommation, valeur perçue, interaction lieu-objet, environnement physique, modèle intégrateur.

Développement

L’approche de Mencarelli (2008) repose sur une critique des modèles existants du marketing expérientiel (Holbrook & Hirschman, 1982 ; Pine & Gilmore, 1998 ; Schmitt, 1999), qu’il juge trop normatifs et réducteurs. L’auteur défend une approche plus holistique, prenant en compte l’ensemble des interactions qu’un individu vit lors d’une expérience de consommation.

L’article introduit la notion d’interaction lieu-objet, affirmant que la valeur perçue d’un produit ou service ne dépend pas seulement de ses attributs intrinsèques mais aussi du contexte environnemental dans lequel il est consommé (Bitner, 1992 ; Cova & Cova, 2004). Cette vision rejoint les travaux de Bonnin (2000) et Ladwein (2002), qui insistent sur le rôle du lieu dans la construction de l’expérience.

Mencarelli mobilise le concept de valeur (Holbrook, 1999) pour structurer son analyse. Il distingue plusieurs dimensions de la valeur perçue :

  • Valeur intrinsèque vs. extrinsèque : la satisfaction tirée directement de l’objet ou obtenue à travers un objectif externe.
  • Valeur sociale : importance du partage et de l’interaction avec autrui (Aurier, Evrard & N’Goala, 2000).
  • Valeur fonctionnelle : commodité et utilité de l’expérience.

L’étude empirique repose sur une analyse de l’expérience des spectateurs de concerts dans deux salles (Zénith de Paris et Krakatoa de Bordeaux). Les résultats montrent que le lieu de consommation influence indirectement la valeur globale perçue de l’expérience. L’ambiance, la qualité des infrastructures et la proximité avec l’artiste sont des facteurs déterminants dans l’évaluation de l’expérience vécue.

Le modèle de Mencarelli met en évidence trois types de relations :

  1. Modèle direct : la valeur de l’objet et du lieu influencent directement la valeur perçue.
  2. Modèle indirect : le lieu influence la valeur de l’objet, qui à son tour détermine la valeur perçue.
  3. Modèle saturé : une interaction complexe entre ces éléments.

L’auteur valide empiriquement le modèle indirect, où la perception du lieu modifie celle du produit ou service, ce qui impacte la satisfaction globale (Wakefield & Blodgett, 1994, 1999). Ces résultats soulignent l’importance de l’environnement physique dans la création d’expériences client enrichissantes, ce qui rejoint les travaux sur le servicescape de Bitner (1992).

L’article souligne également le rôle des émotions dans l’expérience de consommation. L’environnement physique agit comme un médiateur entre l’objet et l’individu, en influençant son état émotionnel et cognitif. Une ambiance immersive et engageante peut renforcer l’attachement émotionnel au produit ou service, augmentant ainsi la satisfaction et la fidélisation (Baker, Grewal & Parasuraman, 1994).

D’un point de vue managérial, Mencarelli recommande aux entreprises de concevoir des environnements immersifs qui renforcent la valeur perçue de leur offre. Cela peut passer par :

  • La mise en scène des produits pour optimiser l’expérience sensorielle (Carù & Cova, 2006).
  • L’amélioration de l’ergonomie des lieux pour favoriser le confort et la fluidité de l’expérience.
  • La personnalisation de l’expérience client en fonction du contexte et des attentes individuelles (Grove & Fisk, 1992).

Enfin, l’article met en avant les implications stratégiques de l’interaction lieu-objet. Les marques doivent considérer l’expérience globale du client plutôt que de se focaliser uniquement sur le produit ou le service. Cette approche est particulièrement pertinente dans les secteurs du retail, de l’hôtellerie et des transports, où l’environnement joue un rôle clé dans la perception de la qualité et dans l’engagement du consommateur.

Conclusion:

L’article contribue à une meilleure compréhension de l’expérience de consommation en proposant un modèle qui intègre l’interaction entre l’objet et son environnement. Cette approche ouvre des perspectives managériales intéressantes pour les entreprises souhaitant optimiser l’expérience client en réaménageant l’espace de consommation et en adaptant leur offre au contexte physique.

Dans une perspective plus large, ces résultats peuvent être appliqués à divers secteurs où l’environnement joue un rôle crucial dans l’expérience client, comme le retail, l’hospitality, ou encore les transports.

Références bibliographiques :

  • Aurier, P., Evrard, Y., & N’Goala, G. (2000). Comprendre et mesurer la valeur du point de vue du consommateur. Recherche et Applications en Marketing, 15(3), 1-20.
  • Bitner, M. J. (1992). Servicescapes: The impact of physical surroundings on customers and employees. Journal of Marketing, 56(2), 57-71.
  • Cova, B., & Cova, V. (2004). Expérience de consommation et marketing tribal. Revue Française du Marketing, 201(5), 19-34.
  • Grove, S. J., & Fisk, R. P. (1992). The service experience as theater. Advances in Consumer Research, 19, 455-461.
  • Holbrook, M. B. (1999). Consumer value: A framework for analysis and research.
  • Holbrook, M. B., & Hirschman, E. C. (1982). The experiential aspects of consumption: Consumer fantasies, feelings, and fun. Journal of Consumer Research, 9(2), 132-140.
  • Wakefield, K. L., & Blodgett, J. G. (1994). The importance of servicescapes in leisure service settings. Journal of Services Marketing, 8(3), 66-76.
  • Wakefield, K. L., & Blodgett, J. G. (1999). Customer response to intangible and tangible service factors. Journal of Services Marketing, 13(2), 112-129.

 

Moving the Customer Experience Field Forward: Introducing the Touchpoints, Context, Qualities (TCQ) Nomenclature.

De Keyser, A., Verleye, K., Lemon, K. N., Keiningham, T. L., & Klaus, P. (2020). Moving the Customer Experience Field Forward: Introducing the Touchpoints, Context, Qualities (TCQ) Nomenclature. Journal of Service Research, 23(4), 433-455.

Mots-clés : Expérience client, gestion de l’expérience client (CXM), points de contact, contexte de consommation, attributs d’expérience, parcours client.

L’article introduit un cadre conceptuel structurant pour l’étude de l’expérience client (CX), permettant d’analyser de manière plus précise les interactions entre les clients et les marques ainsi que leur impact sur la perception et la satisfaction. En examinant 143 articles du domaine, les auteurs identifient trois éléments fondamentaux de l’expérience client : les points de contact (T – Touchpoints), le contexte (C – Context) et les qualités de l’expérience (Q – Qualities), formant ainsi la nomenclature TCQ. Cette approche permet de clarifier la complexité de l’expérience client et offre un cadre d’analyse pour améliorer sa gestion par les entreprises.

Développement

L’expérience client est une notion clé en marketing, influençant directement la satisfaction et la fidélisation des consommateurs (Lemon & Verhoef, 2016). Pourtant, la littérature académique peine à formaliser un cadre structurant pour en assurer une gestion efficace. De Keyser et al. (2020) répondent à ce besoin en proposant la nomenclature TCQ, qui décompose l’expérience client en trois dimensions essentielles :

  1. Les points de contact (Touchpoints – T)
    Les points de contact sont les interactions entre le client et la marque à différentes étapes du parcours client. Ils peuvent être contrôlés par l’entreprise (ex : publicité, site web, personnel) ou hors de son contrôle (ex : avis clients, influenceurs). Les auteurs insistent sur l’importance de prendre en compte les points de contact indirects, car ils influencent fortement la perception de l’expérience client (Kranzbühler et al., 2019).

De plus, ils distinguent plusieurs catégories de points de contact :

  • Physiques : interactions en magasin, PLV (publicité sur le lieu de vente).
  • Digitaux : sites internet, applications mobiles, réseaux sociaux.
  • Humains : interactions avec les employés ou d’autres clients.

L’enjeu pour les entreprises est de garantir une expérience fluide et cohérente entre ces différents points de contact afin d’assurer une expérience omnicanale réussie (Verhoef et al., 2009).

  1. Le contexte de l’expérience (Context – C)
    Le contexte regroupe l’ensemble des variables externes et internes qui influencent la perception de l’expérience client. Il est structuré en plusieurs niveaux :

    • Individuel : L’état émotionnel et cognitif du consommateur au moment de l’interaction. Par exemple, une personne stressée ou pressée ne percevra pas l’expérience de la même manière qu’une personne détendue (Puccinelli et al., 2009).
    • Social : L’influence des interactions avec d’autres individus (famille, amis, influenceurs). Une expérience partagée sur les réseaux sociaux peut amplifier la perception d’un événement ou d’un service (Arnould & Price, 1993).
    • Marché : La concurrence, le positionnement des marques et les offres complémentaires impactent également la manière dont une expérience est évaluée (McColl-Kennedy et al., 2019).
    • Environnemental : Des éléments tels que la météo, la situation économique ou les réglementations peuvent aussi affecter l’expérience client (Lemon & Verhoef, 2016).

L’étude souligne que les entreprises doivent adapter leurs stratégies en fonction du contexte dans lequel évolue le consommateur afin d’optimiser l’expérience vécue.

  1. Les qualités de l’expérience (Qualities – Q)
    Ces attributs définissent la manière dont un client vit et interprète une expérience. Les auteurs identifient plusieurs dimensions :

    • Participation active ou passive : L’implication du client dans l’expérience varie selon le type de service ou produit. Par exemple, dans un escape game, l’interaction est plus active que dans un cinéma (Pine & Gilmore, 1998).
    • Dimensionnalité : L’expérience peut être sensorielle, cognitive, émotionnelle, relationnelle ou comportementale (Schmitt, 1999).
    • Temporalité : Le temps perçu par le client influence son ressenti. Une attente trop longue peut transformer une expérience positive en frustration (Kranzbühler et al., 2018).
    • Nature émotionnelle : L’expérience peut être positive (agréable, satisfaisante) ou négative (déceptive, frustrante) (Brakus, Schmitt, & Zarantonello, 2009).
    • Ordinarité ou extra-ordinarité : Certaines expériences sont routinières (ex : faire ses courses) tandis que d’autres sont marquantes et mémorables (ex : séjour dans un hôtel de luxe) (Arnould & Price, 1993).

En comprenant ces différentes dimensions, les entreprises peuvent mieux concevoir des expériences engageantes et différenciantes.

Conclusion
L’article apporte une contribution importante en structurant la compréhension de l’expérience client à travers la nomenclature TCQ. Cette approche permet aux chercheurs et aux entreprises d’identifier avec précision les éléments qui influencent l’expérience client et de développer des stratégies d’optimisation plus ciblées. En intégrant à la fois les points de contact, le contexte et les qualités de l’expérience, la nomenclature TCQ offre un cadre d’analyse robuste et actionnable. Toutefois, les auteurs soulignent la nécessité d’approfondir les recherches sur les interactions entre ces éléments et d’étudier davantage les expériences clients dans des contextes non occidentaux.

Références bibliographiques

  • Arnould, E. J., & Price, L. L. (1993). River magic: Extraordinary experience and the extended service encounter. Journal of Consumer Research, 20(1), 24-45.
  • Brakus, J. J., Schmitt, B. H., & Zarantonello, L. (2009). Brand experience: What is it? How is it measured? Does it affect loyalty? Journal of Marketing, 73(3), 52-68.
  • Kranzbühler, A. M., Kleijnen, M. H., & Verlegh, P. W. (2019). The role of customer experience in online environments: A meta-analysis. Journal of Retailing, 95(3), 111-128.
  • Lemon, K. N., & Verhoef, P. C. (2016). Understanding customer experience throughout the customer journey. Journal of Marketing, 80(6), 69-96.
  • McColl-Kennedy, J. R., Zaki, M., Lemon, K. N., Urmetzer, F., & Neely, A. (2019). Gaining customer experience insights that matter. Journal of Service Research, 22(1), 8-26.
  • Pine, B. J., & Gilmore, J. H. (1998). The experience economy: Work is theatre & every business a stage. Harvard Business Press.
  • Puccinelli, N. M., Goodstein, R. C., Grewal, D., Price, R., Raghubir, P., & Stewart, D. (2009). Customer experience management in retailing: Understanding the buying process. Journal of Retailing, 85(1), 15-30.
  • Schmitt, B. H. (1999). Experiential marketing. Journal of Marketing Management, 15(1-3), 53-67.
  • Verhoef, P. C., Lemon, K. N., Parasuraman, A., Roggeveen, A., Tsiros, M., & Schlesinger, L. A. (2009). Customer experience creation: Determinants, dynamics and management strategies. Journal of Retailing, 85(1), 31-41.

 

Modélisation et tests des effets d’une stratégie d’enrichissement expérientiel : application au contexte touristique.

Bonnefoy-Claudet, L., Mencarelli, R., & Lombart, C. (2015). Modélisation et tests des effets d’une stratégie d’enrichissement expérientiel : application au contexte touristique. Recherche et Applications en Marketing, 30(4), 69-94.

Mots-clés : Expérience immersive, émotions, satisfaction client, engagement.

Bonnefoy-Claudet, Mencarelli et Lombart (2015) étudient l’impact de l’enrichissement expérientiel sur la satisfaction et la fidélité du consommateur dans le secteur touristique. L’article s’intéresse aux dispositifs immersifs visant à créer des expériences plus engageantes et émotionnelles, notamment à travers la théâtralisation des environnements.

Les auteurs formulent l’hypothèse que l’enrichissement expérientiel renforce l’enchantement du consommateur, ce dernier jouant un rôle médiateur entre les émotions ressenties, la valeur perçue et la satisfaction. L’étude vise à tester empiriquement ces relations à travers un modèle conceptuel appliqué au contexte des stations de ski.

Développement

L’expérience immersive est définie par les auteurs comme une interaction totale entre le consommateur et son environnement, qui mobilise ses sens et son attention (Filser, 2002). Inspirée des travaux de Csikszentmihalyi (1997) sur l’état de flow, cette expérience repose sur un engagement émotionnel et cognitif intense, favorisant un sentiment de présence et de connexion émotionnelle avec l’environnement (Faullant, Matzler & Mooradian, 2011). L’état de flow correspond à un état de concentration totale où l’individu est pleinement absorbé par une activité, avec une sensation de fluidité et de plaisir intrinsèque. Il se manifeste lorsqu’un équilibre est trouvé entre le défi proposé et les compétences du consommateur, entraînant une perte de la notion du temps et une expérience optimisée (Csikszentmihalyi, 1990).

Les émotions ressenties lors d’une expérience immersive jouent un rôle fondamental dans la satisfaction des consommateurs (Derbaix & Filser, 2011). Les auteurs identifient plusieurs catégories d’émotions influencées par l’immersion :

  • Les émotions positives (joie, surprise, émerveillement) qui favorisent une attitude favorable envers le lieu (Duman & Mattila, 2005).
  • Les émotions négatives (peur, frustration) qui peuvent réduire la satisfaction si elles ne sont pas contrôlées (Dolbec & Chebat, 2013).

L’étude empirique menée met en évidence une relation positive entre immersion et satisfaction (Fornerino, Helme-Guizon & Gotteland, 2008). Lorsque les visiteurs sont pleinement immergés, ils perçoivent une valeur accrue de leur expérience et sont plus enclins à recommander le lieu (Gallarza, Gil‐Saura & Holbrook, 2011).

Cependant, les auteurs soulignent que l’intensité de l’expérience immersive doit être adaptée aux attentes des visiteurs :

  • Un excès d’immersion peut provoquer une surcharge sensorielle et cognitive, entraînant un inconfort (Finn, 2005).
  • Un niveau insuffisant d’immersion peut réduire l’engagement et donner une impression d’expérience incomplète (Derbaix & Derbaix, 2010).

L’article met également en avant l’importance du rôle des éléments environnementaux dans la perception de l’immersion. Les auteurs citent notamment :

  • L’impact des éléments visuels : l’architecture et la scénographie influencent directement la capacité des visiteurs à se projeter dans un univers touristique spécifique.
  • L’ambiance sonore et sensorielle : la musique, les odeurs et les interactions tactiles renforcent l’illusion d’une immersion totale.
  • L’interaction avec les employés : le comportement du personnel joue un rôle crucial dans le maintien de l’illusion immersive et dans l’orientation des émotions ressenties par les visiteurs.

En parallèle, les auteurs insistent sur le rôle du temps passé dans l’expérience immersive. Une immersion prolongée peut renforcer la satisfaction et l’engagement, mais elle peut également générer une fatigue cognitive si elle est mal dosée. L’équilibre entre engagement prolongé et pauses dans l’expérience est donc un facteur clé à prendre en compte dans la conception des parcours immersifs.

Enfin, un aspect central abordé dans l’étude est l’impact des souvenirs et du storytelling dans l’expérience immersive. Une narration bien construite favorise l’attachement émotionnel et augmente la probabilité de revisite. Selon Bonnefoy-Claudet et al. (2015), les lieux qui intègrent une dimension narrative cohérente et engageante parviennent mieux à susciter des émotions mémorables et à créer un lien affectif fort avec les visiteurs.

D’un point de vue managérial, Bonnefoy-Claudet et ses collègues recommandent aux gestionnaires d’adopter une approche centrée sur le client en structurant l’expérience immersive pour qu’elle soit progressive et adaptée à différents segments de visiteurs (Ferrandi, De Barnier & Valette-Florence, 2002).

Conclusion

L’étude de Bonnefoy-Claudet, Mencarelli et Lombart (2015) met en évidence l’importance de l’expérience immersive dans la construction d’une relation émotionnelle forte entre les visiteurs et les lieux qu’ils fréquentent. En intégrant des éléments visuels, sensoriels et narratifs cohérents, les gestionnaires peuvent optimiser l’engagement et la satisfaction des clients. Cependant, l’article souligne également que l’immersion doit être équilibrée afin d’éviter des effets contre-productifs tels que la surcharge cognitive ou une perception artificielle de l’expérience. Ainsi, la mise en œuvre d’une stratégie expérientielle efficace repose sur une compréhension fine des attentes des visiteurs et une adaptation de l’expérience en fonction de leur profil et de leur sensibilité à l’immersion.

Références bibliographiques

  • Bonnefoy-Claudet, S., Mencarelli, R., & Lombart, C. (2015). Effet de l’expérience immersive sur les émotions et la satisfaction des consommateurs: une application aux parcs de loisirs. Recherche et Applications en Marketing, 30(3), 3-25.
  • Csikszentmihalyi, M. (1997). Finding flow: The psychology of engagement with everyday life. New York: Basic Books.
  • Derbaix, C., & Filser, M. (2011). L’affectif dans les comportements d’achat et de consommation. Paris: Economica, Gestion.
  • Derbaix, M., & Derbaix, C. (2010). Les tournées du souvenir: des générations en quête d’authenticité ? Recherche et Applications en Marketing, 25(3), 57-84.
  • Dolbec, P. Y., & Chebat, J. C. (2013). The Impact of a flagship vs a brand store on brand attitude, brand attachment and brand equity. Journal of Retailing, 89(4), 460-466.
  • Duman, T., & Mattila, A. S. (2005). The role of affective factors on perceived cruise vacation value. Tourism Management, 26(3), 311-323.
  • Faullant, R., Matzler, K., & Mooradian, T. A. (2011). Personality, basic emotions, and satisfaction: primary emotions in the mountaineering experience. Tourism Management, 32(6), 1423-1430.
  • Ferrandi, J. M., De Barnier, V., & Valette-Florence, P. (2002). Une première application de l’échelle de Richins pour mesurer les réactions émotionnelles à la publicité. Actes du 18ème congrès international de l’Association Française du Marketing, Lille, 1-29.
  • Filser, M. (2002). Le marketing de la production d’expérience. Statut théorique et implications managériales. Décisions Marketing, 28(Octobre), 13-22.
  • Finn, A. (2005). Reassessing the foundations of customer delight. Journal of Service Research, 8(2), 103-116.
  • Fornerino, M., Helme-Guizon, A., & Gotteland, D. (2008). Expériences cinématographiques en état d’immersion: effets sur la satisfaction. Recherche et Applications en Marketing, 23(3), 95-113.
  • Gallarza, M. G., Gil‐Saura, I., & Holbrook, M. B. (2011). The value of value: further excursions on the meaning and role of customer value. Journal of Consumer Behaviour, 10(3), 179-191.

 

Quand l’expérientiel en luxe se construit sur Instagram : synergie ou bataille entre marques et directeurs artistiques ?

Mercanti-Guérin, M., De Lassus, C. et Bèzes, C. (2021) . Quand l’expérientiel en luxe se construit sur Instagram : synergie ou bataille entre marques et directeurs artistiques ? Management & Avenir, N° 123(3), 141-160. https://doi.org/10.3917/mav.123.0141.


“Quand l’expérientiel en luxe se construit sur Instagram : synergie ou bataille entre marques et directeurs artistiques ?”
explore la manière dont les marques de luxe construisent leur image et leur expérience client sur Instagram, en intégrant les directeurs artistiques (DA) comme des figures centrales de leur communication. L’étude examine la relation entre ces DA et les marques, et met en lumière les tensions potentielles entre l’identité de marque et la communication plus personnelle des DA sur les réseaux sociaux.

Problématique et méthodologie

Les marques de luxe ont adopté Instagram comme un outil stratégique pour moderniser leur image et interagir avec une audience élargie. Trois principaux canaux de communication sont utilisés : les comptes officiels des marques, les influenceurs (blogueurs, YouTubers, etc.) et les DA. Cependant, les DA, qui sont souvent des créateurs de renom avec une forte influence, développent parfois leur propre univers, pouvant entrer en contradiction avec le positionnement de la marque qu’ils représentent.

L’étude repose sur une méthodologie innovante combinant l’intelligence artificielle et l’analyse de contenu sur Instagram. L’outil Google Cloud Vision a été utilisé pour analyser les images publiées par les DA et les marques, tandis que les textes et légendes des publications ont été étudiés via NCapture et NVivo pour identifier les thématiques dominantes.

Résultats et typologie des DA

L’analyse permet d’identifier trois profils de DA en fonction de leur alignement avec la stratégie de leur marque :

  • Les DA Relais : ils diffusent des contenus en parfaite cohérence avec la marque, renforçant son image et ses valeurs. Ils sont perçus comme des ambassadeurs efficaces.
  • Les DA Brouillage : bien qu’inspirants et créatifs, ils s’éloignent du positionnement de la marque en mettant en avant un univers personnel qui peut brouiller la perception des consommateurs.
  • Les DA Concurrence : ils utilisent leur notoriété pour promouvoir leur propre marque ou des concepts qui peuvent entrer en conflit avec leur employeur. Certains deviennent même des concurrents directs.

Les publications des DA analysées révèlent une forte présence des thématiques suivantes : l’amour de la marque, la mode et la beauté, la mise en scène de la vie quotidienne, la valorisation des collaborations et la communication avec les médias et les communautés.

Implications et enjeux

L’étude met en évidence les défis liés à la gestion des DA en tant qu’influenceurs internes. Contrairement aux influenceurs classiques, ils possèdent une autonomie significative et un capital social important, leur permettant d’imposer leur vision artistique. Cela remet en question les modèles traditionnels de coordination au sein des marques de luxe, où le DA peut parfois surpasser l’entreprise en termes d’influence et d’engagement.

Face à ces enjeux, les marques doivent adapter leur stratégie digitale et développer des collaborations équilibrées avec leurs DA. Une approche trop contrôlée risquerait d’étouffer la créativité, tandis qu’un laisser-faire total pourrait diluer l’identité de la marque.

Conclusion

Cet article souligne l’évolution du marketing expérientiel dans le luxe, où l’image de marque ne se construit plus uniquement par les canaux traditionnels, mais aussi par des acteurs internes influents comme les DA. La gestion de ces nouveaux influenceurs représente un défi pour les marques, qui doivent trouver le bon équilibre entre autonomie créative et cohérence de communication. Enfin, cette recherche ouvre des perspectives sur la transformation des stratégies d’influence et la nécessité d’adopter de nouveaux indicateurs de performance pour évaluer l’impact des DA sur l’image des marques de luxe.

The Effects of Instagram Marketing Activities on Customer-Based Brand Equity in the Coffee Industry

L’article explore l’impact du marketing sur Instagram sur l’équité de la marque, en particulier dans le secteur du café. Instagram étant une plateforme largement visuelle et interactive, elle est devenue un canal essentiel pour les marques souhaitant renforcer leur notoriété et fidéliser leurs clients.

Objectifs de l’étude

L’étude vise à :

  1. Identifier les activités marketing spécifiques sur Instagram qui influencent l’équité de la marque.
  2. Évaluer leur impact sur des éléments clés tels que la notoriété, l’image de marque, la qualité perçue et la fidélité des consommateurs.
  3. Déterminer comment ces facteurs influencent l’amour de la marque et l’intention des utilisateurs de continuer à interagir avec la marque sur Instagram.

Méthodologie

  • Les chercheurs ont collecté des données auprès de 358 consommateurs de café ayant visité les comptes Instagram de cinq grandes marques de café.
  • Les analyses ont été réalisées à l’aide des logiciels statistiques SPSS et AMOS pour tester les relations entre les variables.

Principaux résultats

L’étude identifie quatre dimensions clés du marketing sur Instagram qui influencent l’équité de la marque :

  1. Interaction : La capacité d’une marque à interagir avec ses abonnés et à encourager la communication.
  2. Divertissement : Le niveau de plaisir et d’engagement que procure le contenu Instagram.
  3. Personnalisation : La capacité d’Instagram à offrir du contenu adapté aux préférences des consommateurs.
  4. Tendance : La mise en avant de contenus actuels et pertinents pour les utilisateurs.

Ces quatre facteurs ont un impact direct sur trois dimensions de l’équité de la marque :

  • La notoriété de la marque : Plus une marque est visible et engageante sur Instagram, plus elle est reconnue par les consommateurs.
  • L’image de marque : L’association des consommateurs avec une image positive et cohérente de la marque.
  • La qualité perçue : La perception de la valeur et de la fiabilité des produits proposés.

Ces trois éléments influencent ensuite deux formes de fidélité à la marque :

  1. L’amour de la marque (Brand Love) : L’attachement émotionnel des consommateurs envers une marque.
  2. L’intention de réutilisation d’Instagram : La probabilité que les consommateurs continuent à suivre et interagir avec la marque sur la plateforme.

L’étude montre également que l’image de marque a un rôle plus fort dans la fidélisation que la notoriété ou la qualité perçue.

Implications managériales

Les marques de café doivent :

  • Créer du contenu engageant et interactif pour capter l’attention des consommateurs.
  • Assurer une cohérence visuelle et narrative pour renforcer l’image de marque.
  • Mettre en avant des expériences personnalisées et tendances pour attirer et fidéliser les consommateurs.
  • Utiliser des formats variés, comme les stories Instagram et les vidéos interactives, pour maximiser l’engagement.

Conclusion

L’étude démontre que les activités de marketing sur Instagram jouent un rôle clé dans le renforcement de l’équité de la marque et dans la fidélisation des clients. Une stratégie Instagram bien conçue peut augmenter la notoriété, améliorer l’image de marque, renforcer la perception de qualité et favoriser un attachement émotionnel durable à la marque.

Impact of supply chain digitalization on supply chain resilience and performance: A multi-mediation model.

Zhao, N., Hong, J., & Lau, K. H. (2023). Impact of supply chain digitalization on supply chain resilience and performance: A multi-mediation model. International Journal of Production Economics, 259, 108817.

Mots clés :
Supply Chain Digitalization, Supply Chain Resilience, Performance, Dynamic Capability Theory, COVID-19

Synthèse de l’article :

L’article de Zhao et al. (2023) explore comment la digitalisation de la chaîne d’approvisionnement (SCD) peut renforcer la résilience (SCR) et améliorer la performance des entreprises (SCP), en particulier dans un environnement incertain tel que celui provoqué par la pandémie de COVID-19. Basée sur la théorie des capacités dynamiques, l’étude développe un modèle théorique décrivant les relations entre la SCD, la SCR et la SCP, validé par des données d’enquête recueillies auprès de 210 entreprises manufacturières chinoises.

Développement :

L’étude identifie trois capacités clés de la résilience de la chaîne d’approvisionnement :

Capacité d’absorption (avant la perturbation) : Elle aide à réduire les risques en se préparant à l’avance grâce à des ressources redondantes et à la visibilité accrue de la chaîne d’approvisionnement.

Capacité de réponse (pendant la perturbation) : Permet de réagir rapidement aux disruptions grâce à la flexibilité, l’agilité et la collaboration avec les partenaires.

Capacité de récupération (après la perturbation) : Accélère le retour à une performance optimale via la réintégration des ressources internes et externes.

Les résultats montrent que la digitalisation améliore chacune de ces capacités, entraînant une meilleure performance globale de la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises capables d’intégrer des technologies numériques telles que le Big Data, l’intelligence artificielle et la blockchain peuvent ainsi renforcer leur résilience face aux chocs du marché.

L’étude souligne également que la SCD apporte des bénéfices directs, notamment l’efficacité des processus, la réduction des coûts et l’amélioration de la satisfaction client, tout en jouant un rôle clé dans la transformation numérique des entreprises. La recherche met en avant la nécessité d’adopter une stratégie de résilience numérique complète pour maximiser les avantages de la digitalisation.

Conclusion :

L’article conclut que la digitalisation de la chaîne d’approvisionnement, en renforçant la résilience à travers ses différentes capacités, peut significativement améliorer la performance des entreprises, en particulier dans des environnements de marché dynamiques et incertains. Les auteurs recommandent aux managers d’adopter des technologies numériques de manière stratégique pour anticiper, réagir et se remettre efficacement des disruptions.

Références bibliographiques (format APA) :

Ali, I., Arslan, A., Chowdhury, M., Khan, Z., & Tarba, S. Y. (2022). Reimagining global food value chains through effective resilience to COVID-19 shocks. Journal of Business Research, 141, 1–12.

Azadegan, A., Srinivasan, R., Blome, C., & Tajeddini, K. (2021). Supply chain resilience capability assessment. Journal of Supply Chain Management, 57(3), 35–53.

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Towards a standardised information exchange within finished vehicle logistics based on RFID and EPCIS.

Werthmann, D., Brandwein, D., Ruthenbeck, C., Scholz-Reiter, B., & Freitag, M. (2017). Towards a standardised information exchange within finished vehicle logistics based on RFID and EPCIS. International Journal of Production Research, 55(14), 4136-4152.

Mots clés :
RFID, EPCIS, Supply Chain Management, Automotive Industry, Process Automation, Decision Support System

Synthèse de l’article :

L’article de Werthmann et al. (2017) explore les défis logistiques liés à la distribution des véhicules finis dans l’industrie automobile, ainsi que les solutions potentielles offertes par la technologie RFID (Radio Frequency Identification) et les services d’information basés sur le code produit électronique (EPCIS). L’étude se concentre sur l’amélioration de la visibilité et de l’efficacité des processus logistiques grâce à l’intégration d’un système InfoBroker basé sur EPCIS.

Développement :

L’article présente une étude de cas menée dans le cadre du projet « RAN – RFID-based Automotive Network » impliquant deux scénarios logistiques distincts : l’un avec Daimler aux États-Unis et l’autre avec Opel en Allemagne. Dans ces cas, la technologie RFID a été utilisée pour identifier automatiquement les véhicules tout au long de la chaîne logistique, depuis la sortie de l’usine jusqu’à la livraison au concessionnaire.

Pour surmonter les défis tels que le manque de visibilité des véhicules et l’inefficacité des processus de distribution, un InfoBroker basé sur EPCIS a été développé. Cet outil permet de collecter et de partager des données en temps réel sur la localisation et le statut des véhicules à travers différents systèmes IT des partenaires de la chaîne d’approvisionnement. L’étude démontre que l’utilisation combinée de la RFID et de l’InfoBroker améliore considérablement la précision des informations, réduit les erreurs de chargement et optimise les processus de décision grâce à des systèmes de support à la décision (DSS).

Les résultats montrent également que l’adoption de la RFID permet de réduire les coûts logistiques, d’accélérer les processus de distribution et d’améliorer la satisfaction client en fournissant des informations précises sur les délais de livraison. Toutefois, l’étude souligne la nécessité de poursuivre la recherche sur l’impact économique réel de ces technologies et sur l’intégration de nouveaux outils d’analyse de données pour renforcer encore plus la performance logistique.

Conclusion :

L’article conclut que la technologie RFID, couplée à l’InfoBroker basé sur EPCIS, représente une solution viable pour optimiser la logistique des véhicules finis dans l’industrie automobile. Les auteurs suggèrent que ces technologies peuvent non seulement améliorer la performance économique des chaînes d’approvisionnement, mais aussi réduire leur empreinte environnementale en minimisant les inefficacités logistiques.

Références bibliographiques (format APA) :

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Werthmann, D., Lappe, D., Otterstedt, N., & Scholz-Reiter, B. (2012). Ortungsgestütztes Produktionsleitsystem für die Nacharbeit bei Automobilherstellern. wt Werkstattstechnik online, 102(3), 114–119.

Digital Innovation, Data Analytics, and Supply Chain Resiliency: A Bibliometric-based Systematic Literature Review.

Iftikhar, A., Ali, I., Arslan, A., & Tarba, S. (2024). Digital Innovation, Data Analytics, and Supply Chain Resiliency: A Bibliometric-based Systematic Literature Review. Annals of Operations Research, 333, 825–848.

Mots clés :
Digital Innovation, Data Analytics, Supply Chain Resilience, Bibliometric Analysis, Industry 4.0

Synthèse de l’article :

L’article de Iftikhar et al. (2024) examine la relation entre l’innovation numérique, l’analyse des données et la résilience de la chaîne d’approvisionnement (SCRE). En utilisant une analyse bibliométrique combinée à une revue systématique de la littérature, les auteurs évaluent 262 articles traitant des technologies innovantes, de l’analyse des données et de la résilience des chaînes d’approvisionnement. L’objectif de cette étude est d’identifier les principaux clusters de recherche, l’évolution des connaissances et les trajectoires méthodologiques dans ce domaine en pleine croissance.

Développement :

L’étude révèle quatre principaux clusters de recherche :

Internet of Things (IoT) et résilience de la chaîne d’approvisionnement : L’adoption des technologies IoT améliore la visibilité, la flexibilité et la collaboration au sein des chaînes d’approvisionnement, permettant ainsi de mieux anticiper et gérer les perturbations.

Blockchain, Industry 4.0, Big Data Analytics et SCRE : Les technologies de la blockchain offrent une transparence, une traçabilité et une sécurité accrues, tandis que l’analyse des données permet de mieux prédire les perturbations et de renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement.

Impression 3D, intelligence artificielle (IA) et SCRE : L’impression 3D permet une production plus réactive et flexible, notamment lors de crises comme la pandémie de COVID-19. L’IA, quant à elle, contribue à identifier, évaluer et atténuer les risques de perturbation dans les chaînes d’approvisionnement.

Trajectoire des connaissances et méthodes de recherche : La recherche sur la résilience des chaînes d’approvisionnement est en constante évolution, avec un intérêt croissant pour les technologies numériques avancées depuis 2018. Les méthodes de recherche incluent des revues conceptuelles, des simulations, ainsi que des approches empiriques qualitatives et quantitatives.

L’article souligne également les lacunes existantes, notamment le besoin de plus de recherches empiriques pour valider les modèles théoriques développés. Il identifie également plusieurs axes de recherche futurs, tels que l’intégration des technologies innovantes dans la gestion des risques et la cartographie des chaînes d’approvisionnement pour renforcer leur résilience.

Conclusion :

L’étude conclut que l’adoption des technologies numériques et de l’analyse des données joue un rôle crucial dans l’amélioration de la résilience des chaînes d’approvisionnement face aux perturbations. Toutefois, les auteurs appellent à une recherche plus approfondie pour mieux comprendre l’impact synergique de ces technologies et pour développer des stratégies concrètes permettant aux entreprises d’améliorer leur résilience opérationnelle.

Références bibliographiques (format APA) :

Ali, I., Arslan, A., Chowdhury, M., Khan, Z., & Tarba, S. Y. (2022). Reimagining global food value chains through effective resilience to COVID-19 shocks. Journal of Business Research, 141, 1–12.

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Belhadi, A., Kamble, S., & Jabbour, C. J. C. (2021). Manufacturing and service supply chain resilience to the COVID-19 outbreak. Technological Forecasting and Social Change, 163, 120447.

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Radio-frequency Identification (RFID) adoption and chain structure decisions in competing supply chains: Bertrand competition versus Cournot competition.

Zhang, L.-H., Wang, S.-S., & Chang, L.-Y. (2024). Radio-frequency Identification (RFID) adoption and chain structure decisions in competing supply chains: Bertrand competition versus Cournot competition. Annals of Operations Research, 336, 1777–1811.

Mots clés :
RFID Adoption, Supply Chain Management, Bertrand Competition, Cournot Competition, Inventory Misplacement, Game Theory

Synthèse de l’article :

L’article de Zhang et al. (2024) explore l’impact de l’adoption de la technologie RFID et des décisions de structure de chaîne d’approvisionnement dans deux chaînes concurrentes sous deux modes de concurrence : la concurrence de Bertrand (basée sur les prix) et la concurrence de Cournot (basée sur les quantités). L’étude utilise un modèle analytique pour déterminer les stratégies d’équilibre entre l’intégration ou la décentralisation des chaînes d’approvisionnement ainsi que l’adoption de la technologie RFID pour éviter les problèmes de mauvais placement des stocks.

Développement :

Les auteurs analysent différentes configurations de chaînes d’approvisionnement avec ou sans adoption de la technologie RFID, en tenant compte des coûts d’étiquetage RFID, des taux de mauvais placement des stocks et de l’intensité de la concurrence entre chaînes. Les résultats montrent que, sous la concurrence de Cournot, les chaînes préfèrent généralement une structure intégrée, tandis que sous la concurrence de Bertrand, la décentralisation peut offrir des avantages en cas de forte concurrence.

L’étude révèle également l’existence d’un « dilemme du prisonnier » dans certaines configurations, où les chaînes d’approvisionnement pourraient être moins performantes en choisissant une stratégie d’intégration alors qu’une décentralisation serait plus bénéfique. Les résultats montrent que lorsque le coût des étiquettes RFID est faible, les deux chaînes adoptent la technologie pour réduire les erreurs de stocks. En revanche, si le coût est élevé, les chaînes préfèrent rester décentralisées.

Enfin, l’étude propose un contrat de partage des revenus comme solution potentielle pour aligner les intérêts des fabricants et des détaillants afin de maximiser les profits globaux tout en évitant le « dilemme du prisonnier ».

Conclusion :

L’article conclut que le choix de la structure de la chaîne d’approvisionnement et l’adoption de la technologie RFID dépendent fortement du mode de concurrence et du coût de la technologie. L’intégration des chaînes d’approvisionnement est plus avantageuse sous une concurrence faible ou modérée, tandis que la décentralisation est préférable lorsque la concurrence est intense.

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Equilibrium strategies of channel structure and RFID technology deployment in a supply chain with manufacturer encroachment.

Zhang, L.-H., Tian, L., & Chang, L.-Y. (2022). Equilibrium strategies of channel structure and RFID technology deployment in a supply chain with manufacturer encroachment. International Journal of Production Research, 60(6), 1890–1912.

Mots clés :
Manufacturer Encroachment, Channel Structure, RFID Technology, Inventory Misplacement, Equilibrium Strategies

Synthèse de l’article :

L’article de Zhang et al. (2022) examine les stratégies d’équilibre entre la structure des canaux de distribution et le déploiement de la technologie RFID dans les chaînes d’approvisionnement où les fabricants choisissent d’adopter un canal de vente directe. L’étude se concentre sur la problématique des erreurs de placement de stock, fréquentes dans les chaînes de vente au détail, et sur l’efficacité de la technologie RFID pour résoudre ces problèmes.

Développement :

L’étude utilise un modèle de jeu de Stackelberg pour analyser comment les taux de mauvais placement des stocks, les coûts de déploiement de la technologie RFID et l’intensité de la concurrence entre canaux influencent les décisions des fabricants quant à l’encroachment (la création d’un canal de vente directe). Les résultats montrent que plus la concurrence entre canaux est intense, moins le fabricant est susceptible de s’engager dans l’encroachment. En outre, lorsque le coût des étiquettes RFID est bas, les deux canaux (vente directe et détail) sont plus enclins à adopter la technologie pour minimiser les erreurs de stock.

L’article identifie trois scénarios principaux :

Canal unique de détail : où seule la chaîne de vente au détail opère et peut décider d’utiliser ou non la technologie RFID.

Canal unique direct : où le fabricant vend directement aux consommateurs, avec la possibilité de déployer la technologie RFID pour éviter les erreurs de stock.

Structure à double canal : où les deux canaux coexistent et prennent des décisions stratégiques concernant l’utilisation de la technologie RFID.

L’étude conclut que la décision optimale pour un fabricant dépend de plusieurs facteurs, notamment les taux de mauvais placement des stocks, les coûts des étiquettes RFID et l’intensité de la concurrence sur le marché.

Conclusion :

L’article propose un cadre de décision pour les fabricants confrontés à des choix de structure de canal dans un contexte de chaîne d’approvisionnement moderne. Il souligne que la technologie RFID peut être un atout stratégique pour réduire les coûts opérationnels et augmenter les profits, mais seulement si son déploiement est bien aligné avec la stratégie globale de la chaîne d’approvisionnement.

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