ACPR – Banque de France. (2018). Etude sur les modèles d’affaires des banques en ligne et des néobanques (96).

Consulté à l’adresse https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/20181010_etude_acpr_banque_en_ligne_neobanque.pdf

Mots-clés : banque, néobanque, digitalisation, innovation, Fintech, technologie.

Plan :

  1. Les modèles d’affaires des nouveaux acteurs bancaires font état de fortes similitudes mais aussi de certains traits distinctifs qui empêchent de dégager un modèle d’affaires unique
  2. Les banques en ligne et les néobanques peinent encore à établir un modèle d’affaires rentable
  3. Relevant ce défi de rentabilité, la majorité des nouveaux acteurs bancaires comptent dégager des résultats positifs en 2020

Synthèse :

Le secteur de la banque de détail en France est confronté à de nombreux défis et mutations : tout d’abord une révolution numérique qui appelle une profonde transformation par les réseaux traditionnels de leurs processus, de leurs systèmes informatiques et de leurs ressources humaines1 ; ensuite des évolutions législatives qui encadrent les pratiques tarifaires2 et favorisent la mobilité bancaire3 ; et enfin un environnement de taux bas qui grève les marges nettes d’intérêt.
C’est dans ce contexte que plusieurs nouveaux acteurs bancaires4, communément appelés banques en ligne ou néobanques, faisant appel aux nouvelles technologies pour refonder le modèle relationnel (via internet, puis via les applications mobiles), ont progressivement réussi à partir des années 2000 à s’établir aux côtés des réseaux bancaires traditionnels. Si ces nouveaux acteurs s’adressaient à leurs débuts à des clientèles minoritaires, déjà bancarisées et plutôt complémentaires à celles des réseaux traditionnels, ils touchent aujourd’hui de plus en plus le grand public.
C’est la raison pour laquelle l’ACPR a décidé de conduire au cours du premier semestre 2018 une étude sur les modèles d’affaires de ces nouveaux acteurs bancaires. Un panel de 12 établissements a été interrogé. Ces derniers ont été sélectionnés en tenant compte de leur modèle d’affaires (au moins une offre de compte courant et de carte bancaire et un relationnel client majoritairement à distance) et de leur représentativité.

Conclusion :

L’ACPR est donc parvenue aux conclusions suivantes:
1) Les nouveaux acteurs bancaires ont progressivement réussi à s’installer dans le paysage bancaire français pourtant mature. Toutefois, ils sont eux-mêmes soumis à un contexte concurrentiel très fort. En raison de leur jeunesse et de l’absence de réseaux, leur image de marque reste moins bien établie. Leur positionnement tarifaire les oblige de surcroît à une amélioration constante de leurs performances.
2) Dans ce contexte, l’étude met en lumière les incertitudes qui pèsent sur leurs perspectives de développement. Si les plans stratégiques de certains établissements pourraient se révéler trop ambitieux, il reste toutefois délicat de juger de projections de rentabilité pour des acteurs dont la stratégie d’innovation et de développement peut induire des transformations profondes du secteur.
3) À cet égard, le rôle des banques en ligne et des néobanques dans la course à l’innovation mérite d’être souligné. Dans le domaine du mobile ou de l’usage innovant des données à des fins marketing, ces nouveaux acteurs se montrent particulièrement actifs. Ils ont ainsi été parmi les premiers à proposer des solutions de gestion des finances personnelles. Dans le domaine de la relation clientèle, ces établissements cherchent aussi à tirer au maximum profit de la technologie pour rendre le client autonome et limiter autant que possible l’intervention humaine. Lorsqu’ils appartiennent à des groupes bancaires déjà établis, ils peuvent ainsi jouer en leur sein le rôle de laboratoire d’innovation et d’expérimentation. Dans tous les cas, ils se sont imposés comme des acteurs essentiels des transformations à venir de la banque de détail.