La filière équine, une filière agricole qui se diversifie pour résister à la crise

Carole BottonJohanna Edelbloude (2020), La filière équine, une filière agricole qui se diversifie pour résister à la crise, Économie rurale, (N°374), pages 9 à 15 https://doi.org/10.4000/economierurale.8186  https://www.cairn.info/revue-economie-rurale-2020-4-page-9.htm

 

Mots clés : Equine, Agricole, Resister, Crise

 

Dans cet article, on nous parle de la façon dont la filière équine dans le secteur agricole a réussi à se diversifier afin de résisté à la crise due à la pandémie de la COVID-19. Pour information, la filière équine englobe un vaste panel d’activités professionnelles et de loisirs en lien avec le cheval.

Depuis quelques années, ce secteur traverse une crise en plus de celle de la pandémie survenu en 2020, au cours de laquelle de nombreux professionnels d’établissements équestres, des éleveurs, des cavaliers professionnels, des entraîneurs et les hippodromes ont dû suspendre leur activité. La perte de dynamisme enregistrée par les organisations du secteur équin est donc plus que jamais bouleversée par de très forts enjeux économiques.

 

Développement:

Après avoir proposé, dans un premier temps de parler du contexte, dans un second temps, on nous expose l’état des lieux et puis pour finir on nous parle de la problématique ici présentée. Le but est d’analyser la “recompositions socio-professionnelles d’un secteur en crise : la filière équine”.

La filière équine est plutôt puissante économiquement puisqu’elle génère plus de 60 000 emplois directs et 11 milliards de chiffre d’affaires que ce soit sur les activités d’élevage, de courses hippiques, des centres équestres ou bien d’artisanat. Cependant, au cours de ces dernières années le bilan est plutôt mitigé.

Selon les chercheurs, malgré son importance économique et sociale, la filière équine ne constitue pas un champ de recherche à part entière au sein des sciences humaines et sociales, au contraire d’autres filières animales ou agricoles, vitivinicole par exemple.

La crise soulève la question des stratégies de pérennisation et de développement des structures équines, servies notamment par la bipolarisation entre, d’une part, un processus de démocratisation qui implique une diversification de ses activités et, d’autre part, des velléités élitistes d’excellence qui impliquent une spécialisation.

Bien étudiée par les sciences dites dures telles que la biologie, la filière équine est peu visible dans le domaine des sciences humaines et sociales, comme démontré précédemment. Parmi elles, certaines disciplines telles que la science politique, le droit et la gestion y trouveraient sans difficulté matière à réflexion. En effet, cette filière représentative dans plusieurs secteurs possède de terrains riches et diversifiés. Cette filière génère également des transactions économiques colossales, en volumes comme en montants.

 

Résultats:

Suite à l’élaboration d’une étude statistique des chercheurs sur l’élevage équin pour mettre en lumière les spécificités propres à chaque territoire et à chaque race, les résultats obtenus révèlent l’atomisation et la diversité des exploitations avec équins au sein du secteur agricole, les auteurs proposent d’établir une typologie de ces exploitations en fonction des variables enregistrées par le recensement agricole.

 

Conclusion:

Dans cet étude, on nous montre que la filière équine est source d’opportunités de recherches d’autant plus stimulantes qu’elles sont diversifiées et soutenues par les institutions. Ainsi, la majorité des travaux présentés par les chercheurs s’inscrivent dans des projets plus larges financés par l’IFCE ou le Fonds Eperon. À ce jour, la forte dimension émotionnelle dans les conduites de projets peut s’appréhender comme une contrainte. Ainsi, la plupart des chercheurs travaillant sur la filière ont eux-mêmes des affinités avec leur objet de recherche, le cheval. La formation d’équipes de recherches transverses et plus ouvertes aux non-initiés est non seulement envisageable mais souhaitable, notamment pour éviter que le rapport à l’objet soit source de biais dans la conduite des recherches.

 

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