MOOC User Persistence

Référence :

Heutte J., Kaplan J., Fenouillet F., Caron PA., Rosselle M., Uden L., (2014) « MOOC User Persistence », in L. Uden et al., LTEC 2014, CCIS 446, pp. 13-24.

 

Idée / dominante :

Cet article analyse la persévérance des inscrits à un MOOC (Massive Open Online Courses). Les résultats montrent qu’au fur et à mesure de l’avancée du MOOC, peu de participants restent actifs. Des liens ont été établis avec le lieu de résidence, l’affect et le sentiment de bien-être ressenti.

 

Résumé :

Poussées par l’exemple américain et le gouvernement, les universités françaises n’échappent pas à la tendance des MOOC (Karsenti, 2013). Après avoir différencié les « c-MOOC » (connaissances co-construites par les pairs, grâce aux discussions en ligne et aux interactions) des « x-MOOC » (connaissances transmises par l’enseignant aux participants) (Boyatt et al., 2014, Rodriguez, 2013), les auteurs rappellent que les MOOC ont pour but commun de conserver le plus grand nombre de participants actifs jusqu’à la fin. Or comme l’environnement d’apprentissage et les dispositions des apprenants (motivation et participation) s’affectent mutuellement, les abandons sont nombreux.

 

Expérience : Etude menée sur les caractéristiques des  1189 inscrits au premier MOOC de la plateforme française FUN (préparation au C2I), afin de voir s’il existe une corrélation entre l’expérience émotionnelle de l’apprenant et sa persévérance dans le MOOC.

 

Résultats : Sur les 917 participants (272 inscrits ne sont jamais retournés sur le site), ¼ se sont connectés au plus 3 fois et ¼ plus de 30 fois. Les échelles d’EduFlow et de PANAS indiquent que les Africains ressentent à la fois des émotions plus négatives et plus de bien-être que les Européens lors de l’apprentissage sur MOOC. Il ne s’agit pas là d’une contradiction car la frustration passagère peut provenir des problèmes de connections et l’engouement général peut s’expliquer par la sensation de participer à une activité innovante, excitante, à valeur ajoutée, voire prestigieuse. Cependant le sentiment de bien-être n’a pas été suffisant pour encourager la persévérance des participants car les Africains se sont connectés moins souvent et sont plus nombreux à avoir abandonné le MOOC que les Européens. Ceci souligne l’incapacité du MOOC à répondre aux attentes d’une culture différente.

 

Conclusion : Malgré le nombre restreint d’inscrits, l’étude menée mesure l’impact du ressenti émotionnel de l’apprenant sur sa poursuite ou non du MOOC. Trois niveaux d’engagement apparaissent : ceux qui se sont simplement inscrits, ceux qui ont juste exploré les ressources disponibles et ceux qui ont activement participé aux activités et interactions (peu fréquent).

 

Notes d’intérêt pour la recherche en cours :

Les auteurs ont montré l’existence d’un lien entre les émotions ressenties et la persistance dans le MOOC : il semble que les émotions positives encouragent la participation alors que les émotions négatives démotivent les participants. Les futures recherches pourraient approfondir les liens entre les 2 variables afin de montrer quel mal-être est la principale source d’abandons et au contraire, quel bien-être est la première motivation à compléter avec succès le MOOC.

 

Bibliographie :

Ahn J., Butler BS., Alam A., Webster SA., (2013) « Learner participation and engagement in open online courses: insights from the peer 2 peer university » in MERLOT Journal of Online Learning and Teaching, vol 9, n° 2, pp. 160-171.

Boyatt R., Joy M., Rocks C., Sinclair J., (2014) « What (use) is a MOOC? », in The 2nd International Workshop on Learning Technology for Education in Cloud, Springer, pp. 133-145.

Caron PA., Heutte J., (2013) « MOOC et gamification : vers une ingénierie de formation autotélique », in 6ème Conférence Environnements Informatiques pour l’Apprentissage Humain (EIAH), Toulouse.

Caron PA., Heutte J., Rosselle M., (2014) « Rapport d’expertise et accompagnement par la recherche du dispositif expérimental MOOC iNum », p 78.

Kaplan J., (2014) « Co-regulation in technology enhanced learning environments », in L. Uden et al., LTEC 2014, CCIS 446, pp. 72-81

Karsenti T., (2013) « The MOOC : What the research says », in International Journal of Technologies in Higher Education, vol 10, n° 2, pp. 23-37

Rodriguez O., (2013) « The concept of openness behind c ans x-MOOCs », in Open Praxis, vol 5, n° 1, pp. 97-73.

Rosselle M., Caron PA., Heutte J., (2014) « A typology and dimensions of a description framework for MOOcs », in The 2nd European Stakeholders Summit (EMOOCs), Lausanne.